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12/07/2009

Le Tour de France

Déjà une semaine qu'ils sont partis, fringants sur leurs machines qui coûtent une fortune mais que pour simplifier nous appelons vélos. Nippés de costumes seyants aux couleurs chatoyantes, jambes et manches courtes qui lorsque le soir à l'étape ils les retirent laissent leur torse et contenu du slip blancs comme neige alors que le reste du corps est devenu rouge par son exposition au soleil et aux intempéries, les coureurs cyclistes du Tour vont sillonner la France pendant trois semaines.

L'épreuve mythique pour tous les passionnés de cyclisme va de nouveau rassembler les foules sur les routes, haies d'honneur dressées autour des concurrents à l'approche des arrivées, effrayantes masses mouvantes de spectateurs dans les cols de montagnes, serpent humain qui épouse la forme des routes, se contractant de plus en plus quand les sommets deviennent proches, manquant avaler les cyclistes dépoitraillés et semblant manquer d'air, accablés par la chaleur, la pente qui s'accentue et cette foule oppressante qui leur vole le peu d'oxygène disponible.

Tout le monde adore le Tour de France. Les enfants qu'un rien émerveille comme la caravane de véhicules publicitaires qui répand dans son sillage prospectus et cadeaux divers ou les hommes à vélo promus héros d'un jour ; les adultes succombent aussi au charme, admiratifs devant ces types cuisses à l'air sur leurs biclous qui passent devant eux à des vitesses folles dans des montées qu'on hésiterait à gravir à pied et encore plus vite bien entendu dans des descentes qui nécessitent des talents d'acrobates ; quant à ceux qui restés chez eux suivent la course à la télévision, ils bénéficient des vues aériennes sur les paysages grandioses du plus beau pays du monde, des gros plans sur les visages grimaçants parfois, des gouttes de sueur qui font luire les épidermes, des coureurs en danseuse filmés de dos qui les font paraître comme de gros oiseaux prenant leur envol vers des sommets loin de nous pauvres mortels.

Quand le Tour passe tout le monde se fiche des histoires de dopage, les coureurs pédalent l'œil rivé sur le boyau de celui qui les précède à l'écoute des conseils dispensés par leur directeur sportif dans leur oreillette et les spectateurs ouvrent de grands yeux pour essayer d'apercevoir un visage connu dans cette meute colorée qui trace vers ailleurs. Le Tour de France est-il encore un sport ? La question mérite d'être posée. En tout cas le spectacle est merveilleux et comme tout spectacle implique efforts et courage.